Ces derniers temps nous avons vu fleurir des applications cosmétiques se proposant de décrypter la composition des produits cosmétiques.
Pratique et facile d’utilisation, l’intention est de livrer la « vérité » aux consommateurs, de l’informer, de le guider dans ses choix.
1- Quel est le contexte ?
Il est vrai que notre société de consommateurs est en quête de transparence et d’éco-conception dans le respect social. De nombreux scandales (vache folle, viande cheval dans les lasagnes, résultats douteux des rejets automobiles dans l’atmosphère, scandale des prothèses mammaires…) font que les consommateurs ont perdu confiance en leurs industriels. De plus, la prise de conscience que les ressources naturelles ne sont pas inépuisables tend à modifier nos habitudes de consommation.
Cette évolution du marché est bénéfique car permet de faire bouger les lignes, incite les industriels à rechercher des modes de conception et de production plus respectueux de l’environnement, de renforcer la traçabilité.
2- Quelle réponse propose les applications cosmétiques Smartphone ?
Le constat étant posé… Ces applications répondent à une problématique, un besoin consommateur. Quel est le problème alors ?
Le problème est que le diagnostic rendu est tout simplement simpliste et trop souvent faux, semant le trouble dans un secteur en pleine évolution déjà très exigent.
Ça dérape !!
Le diagnostic repose sur de soi-disant études scientifiques. Bizarrement, des divergences de résultats sont observées d’une application à l’autre !
Les résultats biaisés opposent le monde du végétal au monde de la synthèse.Mais quelle aberration ! Pourquoi les opposer? Les deux ayant leurs bienfaits et leurs limites…
3- Quelle est la réponse du marché ?
Les marques déboussolées dont l’objectif est de vendre leurs produits, reformulent sans garantie. Sommes-nous prêts à reformuler régulièrement aux grés de l’ajustement de leur “référentiel” ?
Les formulateurs sont abattus de voir les marques se plier aux lubies de ces applications. Ils se retrouvent démunis ne pouvant lutter face à cette déferlante obscurantiste qui nous fait désaimer un métier si passionnant à l’origine.
Les industriels s’appuient sur une réglementation européenne donnant le cadre de leurs obligations. Les ingrédients utilisés sont rigoureusement évalués. Nous allons même plus loin rajoutant des exigences propres. La majorité fait un travail sérieux dans le respect des normes et en respectant la sécurité des consommateurs.
Ces applications sont-elles devenues les nouveaux experts toxicologues ?
La science a perdu le pouvoir face à des réactions émotionnelles où l’on mélange tout sans discernement.
C’est comme cela que l’on a mis au rebus une famille de conservateur :
« Beaucoup d’experts en étaient convaincu, mais la médiatisation et des observateurs incompétents et intolérants continuaient d’en douter. L’avis du CIR va-t-il permettre de réhabiliter cette classe que personne n’a pu remplacer ? A suivre. Pour rappel, le CIR est un organisme indépendant statuant publiquement sur l’innocuité des ingrédients cosmétiques. » issu de https://cosmetotheque.com/2018/11/21/plus-de-risques-avec-les-parabens/
4- Quelle alternative?
Deux attitudes à adopter :
- Reformuler : on ne réfléchit plus et on fait ce que le marché attend.
- Expliquer, justifier ces choix d’ingrédients. http://www.febea.fr/fr/centre-de-ressources/nos-publications/livre-blanc-que-contient-mon-produit-cosmetique.
La 2ème option qui est une attitude pédagogique demande de la ressource, des moyens, de l’énergie. Le calcul est donc rapidement fait !
Le marché est devenu fou, a perdu la raison. Au final, le grand perdant c’est le consommateur : celui que l’on souhaitait éclairer et finalement balloté et fait l’objet d’un business florissant. Nous entrons dans l’air du green washing !
Il est temps de travailler en bonne intelligence.
Merci pour cet article très pertinent.